7 ans déjà
J’me levais d’une nuit blanche qui précéderait des journées noires
Des heures durant tu m’as déversé tes souffrances et tu m’as vomi ton désespoir
C’était pourquoi ? Que je te retienne ou que je te laisse partir ?
Je ne savais pas, je t’ai laissé faire sans agir…
J’ai pris mon petit-déjeuner pendant que t’achetais l’arme de ton crime
Tu m’as rappelé pour t’excuser et me souhaiter une journée sublime
Tu m’as parlé de mon bébé, je sentais ses petits pieds rebondir
Dans quelques semaines il sera né, dans quelques secondes t’allais mourir…
Putain t’aurais pas dû appeler, t’aurais pu t’abstenir
Tu savais que la culpabilité m’empêcherait de te haïr
C’était voulu avoue tu savais que je m’en voudrais toute ma vie
Mais t’avais tant crié au loup, je n’ai pas cru qu’il était cette fois dans la bergerie…
T’as pas eu honte, appeler ta fille enceinte ?
Tu voulais régler tes comptes avec les fausses saintes ?
La putain qui a bousillé ton enfance
Ces fils de chiens qui ont volé ton innocence…
T’aurais pu inverser la tendance, faire basculer la balance
Créer ta propre chance, c’est ça la résilience
Y’avait pas que des sorcières et des mauvaises mères
Y’avait aussi des fées bleues, qui te voulaient heureux…
Elles t’ont tendu leurs mains pour rétablir le bien
Elles t’ont même tendu leurs joues pour encaisser tes coups
Elles t’aimaient tellement qu’elles t’ont donné des enfants
Elles ont même supporté que le prince charmant se transforme en méchant…
Tu leur as fait croire qu’elles te devaient tout
Alors que tu les as fait vivre à genoux
T’as brisé leur indépendance et leur confiance
Tu les as fait vivre dans la peur et dans la méfiance…
Tu sais qu’elle aurait pu dévier la direction
Si tu avais cru à de nouveaux horizons
T’as préféré te complaire dans une reproduction
Et pourtant t’étais loin d’être con…
Pour nous tes mômes tu étais notre héros
Dôle, intelligent, brillant et beau
Ca suffisait à soigner nos bobos
Même si c’est toi qui nous les faisais avec tes gestes et tes mots…
Tes blessures à toi étaient bien plus intenses
C’est sûrement pour ça qu’on supportait en silence
On voulait te guérir on voulait te soigner
Et surtout pas noircir ton masque en société
Tu suscitais malgré tout beaucoup d’admiration
T’étais doué j’avoue pour donner l’illusion
On te pensait bon père on te voyait briller
Nous on supportait tes hivers en attendant tes étés
Cette saison elle a fini par arriver
Trop tard ou trop tôt c’était un été meurtrier
C’est pas vraiment comme ça que je l’avais imaginée
Il y a des choses qu’on ne maîtrise pas, il faut bien l’accepter
Mais même en été, il y a des orages
Quand on les laisse éclater, ça fait des ravages
Faut combattre tous les jours pour chasser les nuages
Est-ce que mon navire est assez lourd pour éviter le naufrage?