Mon Pré Egalité
Et si demain je décidais
D’abolir l’égalité
Et si jamais je cultivais
L’hymne de nos différences
Pourquoi toujours vouloir prôner
Cette foutue égalité
Si la différence devenait
L’hymne de notre France
Quelle gueule aurait mon pré
Si aucune fleur ne fanait
Quelle gueule aurait mon pré
Si toutes les fleurs étaient blanches
Moi dans mon pré tout se mélange
Se respecte et puis s’admire
Mon prés attire tous les anges
Qui s’allongent pour dormir
Ça sent l’Maghreb et l’Israël
Ca sent Lourdes et le chinois
Et ça embaume tout le ciel
L’on y cultive la joie
Une seule fleur manque à l’appel
Son parfum pique les narines
On la fracasse a coup de pelle
C’est la fleur bleue Marine
Pourtant j’ai rien d’un écolo
Juste une foutue utopie
J’reste fidèle à mes idéaux
Et j’bouffe des pissenlits
Mais moi je bouffe pas la racine
Je la laisse aux insectes
Qui vivent dans les fleurs bleues Marine
Et reste dans leur secte
Je n’ai pas peur des chrysanthèmes
Et renifle leur parfum
Dans l’pré jamais elles ne me freinent
Je n’ pense pas à demain
J’arrache un à un les pétales
Je gagne à tous les coups
Un peu, beaucoup, passionnément
A la folie, plus que tout
Mes Marguerittes n’ont jamais mal
Elles poussent très bien dans la boue
Et même aussi sur le ciment
Elles poussent un peu partout
Elles sont de toutes les couleurs
Toutes yellow, black, blanc, beurre
Elles créent elles-mêmes leur chaleur
Elles ne connaissent pas la peur
Peut-être n’as-tu jamais rêvé
D’être allonge dans un champ
Alors viens me voir dans mon pré
Emmènes-y tous tes enfants
Pour leur apprendre la botanique
Leur inculquer ses valeurs
Ici on n’ parle pas politique
On parle avec le cœur
Tous libres et égaux pourquoi pas
Mais alors seulement en droit
J’ t’offre le bouquet d’ la différence
Des roses jaunes et noires et blanches
Et si dedans il y en a une
A qui il manque des pétales
Pas b’ soin d’ Téléthon sur la Une
Pas d’association syndicale
On la laisse avec toutes les autres
Qui partageront leur pollen
Jusqu’à ce qu’elle repousse sans fausse note
Et tout ça sans aucune haine
Si je devais donner un nom
A mon parterre de fleur
Je le nommerais Conviction
Paradis des agriculteurs
Qui auraient l’autorisation
De ramasser mes fleurs
Mais par contre l’interdiction
De monnayer leur labeur
Ici il n’existe pas de pognon
Mais que la monnaie du cœur
On ne vend rien on fait des dons
On oublie les électeurs
Car les moutons ici ne suivent
Aucun berger, aucun roi
Ils bêlent et courent à la dérive
Sans se soucier de leur choix
Si tu as tout lu viens t’assoir
Dans mon pré enchanteur
Et arrête de te faire avoir
Par des maitres chanteur