Le Cancer des Mots

Non je n’ai pas changé d’adresse
J’ai juste modifié mes noblesses
Pas la peine de v’nir frapper, j’ouvre pas à ceux qui m’oppressent

Et même si t’es une gonzesse
Si t’as la plus belle paire de fesses
Ça sert à rien de remuer, j’lui ferai aucune politesse

Je n’ai d’yeux que pour ma maîtresse
Je la doigte comme une prophétesse
C’est ma vieille plume de drogué, qui bave son encre et qui vous blesse

J’ai attrapé l’cancer des mots
Mais je n’veux surtout pas d’chimio
J’veux contaminer tout l’monde, j’m’acharne,
Et j’veux garder mes poils sur l’crane

Lis-moi ou pas j’m’en bat l’ânesse
D’façon j’écris pas pour la presse
Ni pour toi, ni pour moi, et j’rêve pas d’une carrière US

Tu fais erreur sur ma finesse
J’ai pas peur de choquer l’altesse
Et même parfois, oh oui mon roi, je pisse un peu sur la vieillesse

J’peux faire dans la délicatesse
Et demain t’écarter les fesses
Docteur sournois ou Mister chat, mes sept vies je te les confesse

J’ai attrapé l’cancer des mots
Mais je n’veux surtout pas d’chimio
J’veux contaminer tout l’monde, j’m’acharne,
Et j’veux garder mes poils sur l’crane

Pourquoi j’m’emmerde sur la vanesse
Parce que j’t’emmerde et que j’te dresse
Je vaticane sur la papesse
J’lève la soutane de la prêtresse
J’ai la banane et je m’empresse
D’sortir ma cane et mes caresses
Pour les nymphomanes, les tigresses
Les mythomanes je les agresse
A ma sarbacane vengeresse
A chaque chicane, j’fais des prouesses
Et des fois j’plane sur la paresse
Mais si j’te vois et qu’tu ricane, tu auras l’trait’ment des traitresses

J’pète ma durite, je sèche la messe
J’sors ma bite devant la duchesse
Je donne du fric pour m’faire souffler dans l’fifre par les négresses

Et toi tu voudrais que je cesse
Et moi j’aimerai que tu acquiesces
Que tu comprennes que j’suis de ceux qui s’autorisent des largesses

J’collectionne l’indélicatesse
Et j’affectionne les clownesses
Même dieu ne pourra m’empêcher mes volontaires maladresses

J’ai attrapé l’cancer des mots
Mais je n’veux surtout pas d’chimio
J’veux contaminer tout l’monde, j’m’acharne,
Et j’veux garder mes poils sur l’crane

Alors vas-y-toi…
Euthanasie-moi…
J’suis pas nazi-moi…
J’prends d’l’extasie-moi…
J’vote Sarkozy moi…

La nuit tout l’monde ferme les yeux et décompresse
Pendant que moi je me met bleu à la Guinness
Et quand me vient l’inspiration j’prends mon crayon et j’invente quelques poétesses

Souvent c’est con mais parfois il y a d’la tendresse
Des textes bidons et d’autres remplis d’allégresse
Mais sois en sur la nuit moi je n’suis pas en laisse

Je matte la Lune et c’est ici que le bât blesse
C’est la pleine Lune et j’ai les poils qui se dressent
Un hurlement j’peux plus écrire, ça tombe bien j’ai plus d’rimes en « esse »

Si tu veux voir le loup garou, faudra passer à la caisse
Il va falloir sortir tes sous pour que tu le caresses
Car je fais plus dans l’romantique, j’veux du bestial et surtout pas d’tendresse

N’en déplaise à ta vaginale sécheresse

J’ai attrapé l’cancer des mots
Mais je n’veux surtout pas d’chimio
J’veux contaminer tout l’monde, j’m’acharne,
Et j’veux garder mes poils sur l’crane