L’aboyeur

Pourquoi encore vous gaver de mes textes inutiles,
Pourquoi être oblige d’passer pour l’imbécile,
De service, de mes vices, de supplice, de folie
Suis-je vraiment un drogue à l’auto-thérapie

Sais-je pourquoi je vie, pourquoi je meurs, pourquoi j’écris
Sais-je pourquoi j’aboie, pourquoi je bande, pourquoi je suis
Ou peut-être qu’au final je n’y comprends plus rien
Que je ne veux que jouir, que tu m’ouvres tes reins

Et si ma barque avait coulé depuis longtemps
Et si j’avais raison, simplement d’avoir mal
Et si mon cœur était malade depuis longtemps
Que j’étais en apnée dans la mer de l’oubli
De ces cons marginaux qui finalement oublient
Qu’on n’est pas fait pour vivre en ce monde, en ces temps
Qu’on cherche une échappée a cette issue fatale
Qui nous laisse vagabond comme de vrais chiens errant

Et si je tatouais sur mon bras un prénom
Une doctrine, un soupir, n’importe quoi, une leçon
Juste pour rappeler à mon regard perdu
Que chaque jour qui commence a quand même ses vertus

Il n’y a qu’à voir ma gueule qui n’a rien d’innocente
Et les paumes de mes mains dont les lignes sont étranges
Pour piger que j’emmerde, que j’gamberge, que j’dérange
A inventer un monde ou toujours tout l’ monde chante

Oui mais voilà pleure pas, si parfois je déraille
Si j’fais l’con, si parfois j’te laisse sur la paille
J’ai juste pas hérité d’une quinte flush au tirage
Mais je bluff et j’retombe toujours sur la bonne page

J’suis trop perché pour comprendre ce qu’il faut faire de bien
Par contre j’suis expert pour m’occuper d’tes seins
Et si tu oses juger le poète, l’Ecclésiaste
Tu te prendras de front mes vers iconoclastes

Il est deux heures du mat, c’est pas bien bon d’écrire
La plume est matinale, la nuit elle doit dormir
La mienne est insomniaque, elle a besoin d’souffrir
Et d’être un peu rebelle, désagréable à lire

Et si tu en as marre de subir toutes ses proses
Tous ses vers vulgaires, ses torchons à l’eau d’rose
Passe donc ton chemin, et va bosser demain
Soit fidèle à toi-même et file vers ton destin

Mais par contre te plains pas s’il te manque un peu
D’amour et d’humanisme, d’orgasme dans ta vie
Si ça ne tourne pas rond, n’oublie pas que tu peux
Toi aussi prendre ce droit de faire l’apologie

De ce que t’as en toi, qui ne veux pas sortir
Qui t’oblige à bouffer toute cette procuration
Qui te ronge le soir quand t’es seul dans le noir
Toute cette frustration qui occupe tes soirs
Et t’empêche de dormir, qui éteint tes passions
Qui décide a ta place et t’donne envie d’vomir

On a qu’une seule vie, elle est bien assez courte
Alors je t’en supplie ferme-la et écoute
Laisse exploser ta joie, ton amour, tes tristesses
Et si tu en as peur, serre juste un peu tes fesses

Tu auras bien le temps de faire les comptes ensuite
N’aie pas peur, parle de guerre, d’amour ou de ta bite
Si t’as confiance en ceux qui sont autour de toi
Tu n’auras aucun risque, ils ne te jugeront pas

La vie est magnifique, et horrible à la fois
Mais son chemin de croix n’est qu’une histoire de choix
Il y a ceux qui n’osent pas, il y a ceux qui hésitent
Et puis ceux qui comme moi, peuvent parler de leur bite

Sans toujours flipper de perdre tous ceux qu’on aime
Sans avoir à stresser d’une image a la noix
Et si un jour peut-être, plus personne ne me lit
C’est peut-être qu’enfin, j’aurai bien réussi
A comprendre qu’une vie, ne s’écrit mais se doit
D’être réelle et de fuir, les gerbes de chrysanthèmes

Mon électrocardiogramme, reste toujours dans le vert
Il monte, il descend, remonte et redescend
Et c’est seulement comme ça, qu’il reste toujours vivant
Et me permet encore de vous conter mes vers

Au repos, En éveil

Il y a des jours ou tout va bien, d’autre ou tout va mal. Il y a des jours normaux, d’autres plus originaux. Des journées sombres, d’autres plus radieuses.
Et puis il y a ces jours où l’on se lève, où tout démarre le plus normalement et le plus routinier possible. Mais votre cerveau, lui, ne s’est pas réveillé. Tout est si banal, tous nos gestes sont mécaniques. Rien n’a d’intérêt. Aucune réflexion. Aucun sentiment.
Qui suis-je ? Personne. A quoi est-ce que je sers ? A rien. 


Mais vous vous allumez une cigarette, et vous commencez à vous rendre compte… cette fumée qui vous détruit depuis des décennies est…intrigante… Jamais vous n’y aviez prêté attention. Toutes ses bouffées ondulantes…vous pourriez rester des heures à les contempler. Mais vous levez les yeux et remarquez que les quelques nuages qui noircissent d’ordinaire le ciel, sont devenus vivant, si vivant qu’ils prennent les formes que vous voulez. Et puis vous montez dans votre voiture…et ce bruit de moteur, quelle mélodie…et ces feux tricolores, de vrais métronomes…Tout est susceptible d’être disserté, d’être contemplé.

 

Votre cerveau dort toujours, vous n’analysez rien…c’est votre corps qui vit. Ce sont vos yeux qui sont spectateurs. Un spectacle qui d’ordinaire est inaccessible. Mais ce jour-là, vous vous retrouvez au beau milieu de l’opéra de la vie…rythmé…décadencé…mélodieux…magique. Votre voiture roule presque toute seule, et vous, vous scrutez le moindre détail qui vous entoure…


Ces journées nous ne les vivons pas, nous les regardons uniquement, la cervelle au repos.
Mais si je peux avoir une seule prétention, c’est d’avoir compris que ces journées sont avec certitude les plus importantes de nos vies. Ce sont elles qui nous rappellent le véritable monde dans lequel nous vivons. Et ce monde…le vrai…mérite une telle attention qu’il fait finalement passer au second plan bien des choses…

 

Alors regarde, contemple, prend le temps, et……..HEIN? QUOI ? Quelle priorité à droite ? Mais qu’est-ce qui a la ! Qu’est-ce qui t’arrive ! Vas-y nique ta race ! Descend de ta caisse, vas-y descend j’te dis ! J’vais t’enc……

hahaha