Bonne Fête Sale Con
Il est deux heures et demi, je regarde le ciel
Aucun nuage gris, et la nuit est belle
Une chaleur de malade, comme il n y a pas d’air
Le cœur un peu malade, même si j’ai pas l’ aire
On est Samedi, demain c’est Dimanche
Et dans ma vie, j’aime pas les Dimanche
Toujours à penser à demain, le Dimanche c’est le pire
Toujours des projets plein les mains, besoin d’ça pour rire
Oui mais voilà, demain, c’est la fête des pères
S’il était là, c’est certain, j’aurai fait le fier
J’ l’aurais appelé, j’ lui aurais souhaité, une bonne fête papa
On aurait cause, l’aire exacerbe, de lui…de moi
Je m’en serais foutu, ça aurait été, juste pour l’protocole
J’me s’rais défendu, d’avoir trop fume, de sécher l’école
Mais j’aurais rien dit, c’est bon t’as raison, j’te prends pour un con
Il a rien compris, je n’suis pas son pion, j’suis pas un mouton
J’suis pas chef de gare, j’veux pas d’une carrière, à la SNCF
Moi j’planque dans le noir, j’me cache par derrière, je n’ai pas de laisse
D’accord c’est pas mieux, ce n’est pas un rêve, d’ chasser les cocus
Mais ce n’est qu’un jeu, et quand il y a grève, je ne l’ai pas dans l’cul
Bon ok j’t’avoue, j’ai encore claque, et j’ai fait la fête
Mais j’vis pas à g’noux, mes pieds sont uses, j’perds un peu la tête
Tu vas pas m’saouler, j’t’appel pour ta fête, pas pour m’prendre la tête
Arrête de gueuler, tu vois c’est trop bête, t’as mal à la tête
Regarde autour d’toi, ce que font les gens, ce n’est pas si con
T’es pas au d’ssus d’ça, pas au d’ssus des gens, tu n’es pas moins con
Tu vois tes idiots, ils sont toujours là, t’as qu’à voir leurs photos
Toi tu es en haut, ou pt’être même en bas, même pas mort en héro
Bien sûr j’ai pige, que dans cette vie, t’étais pas a ta place
Moi j’t’ai observé, et puis j’ai grandi, c’est pas si dégueulasse
Mais c’est vrai qu’aussi, tu m’avais donné, un meilleur tirage
Le tiens était pourris, t’avais hérité, d’une main d’esclavage
Et oui mais mon vieux, t’aurai p’t’être pu jouer, un peu en bluffant
Au lieu d’dire adieu, sur un bout d’papier, en te balançant
C’est pas un tapis, que tu nous a mis, t’as jeté tes pions
T’as pas réfléchis, l’flop était pourri, t’as joue comme un con
Et l’pire dans tout ça, c’est que dans ton Bankroll, y avait pas qu’tes pions
Y en avait à moi, à tes trois p’tites folles, t’as joue sans raison
Cléa, Sandy, Céline, tous les autres aussi, t’y as pas pensé,
Tu as mis All In, fini ta partie, et c’était plie
Mais je sais maintenant, que oui c’est bien toi, qui gagne le tournois
Quand tes p’tits enfants, parlent un peu de toi, meme s’ils comprennent pas
Ça te rend vivant, même si j’crois en rien, ça fait juste comme si…
Ça dure peu de temps, mais ça fait du bien, de faire juste comme si…
J’compte plus les années, je sais juste seulement, que ça fait un bout d’temps
Mais j’ai pas oublié, quand j’étais enfant, tout ce bon vieux temps
Quand tu m’entrainais, chez les bourguignons, avec ton ballon
Ça c’était du vrai, c’était que du bon, mes meilleures leçons
Car je voyais bien, que tu bluffais pas, que t’étais heureux
On avait un chien, un bois à deux pas, on faisait des feux
P’t’être un peu pour ça, comme c’était très rare, que ça a été,
Ces moments pour moi, l’bonheur, s’coucher tard, mes priorités
Alors tu sais quoi, quand demain Noah, m’dira bonne fête papa
Ce sera je crois, un peu malgré moi, un petit peu pour toi
Quand Doryan viendra, avec sa p’tite tête, pour me dire je t’aime
A ce moment-là, je lèverai la tête, pour te dire…
Je tenais à ce que ce texte, certes un peu perso, soit le tout premier publié pour l’aventure Prose-Café qui débute. Dédicace…
Ce texte laisse pas indifférent ! Rien à redire ! Magnifique !!!