Pépé

Pépé

 

Mais que nous reste-t-il, de notre siècle dernier,
Celui ou mon grand-père, pouvait rentrer bourre,
Sans avoir a stresser, du barrage de gendarme,
Celui où il buvait, au bonheur de ces dames.

Le siècle des bistrots,
Pas celui des réseaux.
Le siècle des terrasses,
Pas celui des kalaches.
Celui ou « Vive la France », avait de l’importance,
Ou l’on pouvait grandir, noyé dans l’innocence.

Mais que nous reste-t-il, de ton siècle pépé,
Comment fais-tu ce jour, pour rester dans le vrai,
Continuer à t assoir, devant cette télé,
Qui te montre chaque jour, cette réalité.

Tant d’horreur tant de cri, tant de pub pour la guerre,
Que des pions qui avancent, sans regarder derrière,
Plus de fleur sauvages, qui respirent du bon air,
Mais celles des pots-pourris, qui aspirent la misère.

Que sommes-nous devenu, malgré toutes tes prières,
Pour que ta descendance, patauge dans le bonheur,
Pour que tes petits-enfants, ne connaissent pas la peur,
Juste des inconscients, juste des mercenaires,

Qui courent dans le vent, se rendre à l’abattoir,
Qui éteignent la lumière, pour se nourrir du noir,
Qui déposent dans l’urne, les bulletins de la honte,
Qui pensent que leur Lune, a fondue dans la fonte.

Mais que nous reste-t-il, de ton pays papy,
De celui qui se bat, de celui qui sourit,
De ton état de droit, et de ton libre arbitre,
Et de ta douce France, ou tu faisais le pitre.

Quelque soient tes combats, ils n’ont servi à rien,
On continue d’ tuer, pour défendre son pain,
Ou juste pour ces idées, qui ne sont pas les nôtres,
Mais celle de Jésus-Christ, ou d ses foutus apôtres.

Mais où est-il passe, le siècle de tes lumières,
Je ne vois devant moi, aucun chemin de croix,
Devant lesquelles prier, pour que tu sois fier,
De cette génération, qui ne se souvient pas

Que c’est l’arme a la main, que tu nous a permis
De nous lever chaque jour, pour faire nos conneries
Et malgré tout ton ciel, nous le rendons si gris,
En zappant ta mémoire, et pissant dans ton lit.

Pepe nous bafouons, ton si joyeux visage,
Quand nous avons pris vie, avec pourtant l’espoir,
De rendre ton étang, si clair pour que tu nage,
Finalement nous coulons, dans tant de désespoir.

Impossible de se battre, avec tant de mensonges,
La résistance est morte, au milieu de l’alpage,
Mon hélico n’ vois rien, avec tant de nuages,
Son hélice tourne juste, le manège de mes songes,
Ou tous nos enfants sont, comme c’était hier,
A faire la guerre avec, leur épée de carton,
A nous prouver que tu, peut rester si fier,
Continuer à bâtir, notre si belle Terre.

Aujourd’hui pépé, pour toi mes cendres s’envolent,
Avec tous mes frères, et notre humanité,
Pour laisser voir les fleurs, de notre liberté,
Recouvrir notre Terre, et embellir le sol.

Quel que soit mon passage, même s il est inutile,
Quels que soient mes coups de gueules, quelles que soient mes bêtises,
Quelle que soit mon image, quelle que soit ma hantise,
Grace à toi je souri, même si c’est difficile.

Alors pépé accepte, s’il te plait nos pardons,
Même si ils ne servent, qu’à nous voiler la face,
Loin de tes idéaux, en ne laissant la place,
Qu’a cette France de merde, a ce peuple de con.

Un jour je serai, moi aussi un grand-père,
Et je devrais aussi, essayer de tout faire,
Pour ne pas avoir peur, de vieillir, de mourir,
Et puis pour continuer, a me tenir debout,

Je saurai au fond de moi, exactement quoi faire,
Regarder devant moi, assurer leurs arrières,
A mes petits-enfants, sans oublier d’ leur dire,
Qu’un jour il y a longtemps, tu te tenais debout.

Je n’aurai aucun mal, à savoir comment,
Comment aimer les miens, comment ouvrir mes mains,
Car je me souviendrai, alors vraiment longtemps,
Comme était ce pépé, lui qui étais le mien.

Pauvre Année

Pauvre année!

Au cours de la soirée, mon portable fatigué
A fini par s’éteindre et rien pour le charger
M’empêchant ainsi à minuit de vous contacter
Pour vous souhaiter à tous une belle année

Mais rappelez-vous l’époque où on ne pouvait pas s’appeler
Ni poster sur Facebook, ni Tweeter, ni textoter
On prenait le temps d’écrire, on s’envoyait des cartes
On avait le sourire, quand on ouvrait la boîte

On attendait de se voir pour présenter nos vœux
On avait encore l’espoir qu’un jour ça irait mieux

Elles nous ont fait couler toutes ces inventions
Elles ont créé un monde de connexions
Elles programment l’homme à devenir plus con
Elles endorment sa réflexion pour qu’il devienne mouton

Retrouve ton esprit critique et retrouve la raison
Change de politique, c’est bientôt les élections
Va mettre dans l’urne tes plus belles résolutions
La mienne est commune, c’est la révolution

On a tous levé nos verres hier
Milliardaires, actionnaires ou populaires
On a zappé quelques secondes qu’aujourd’hui c’est la guerre
On a zappé notre monde on a oublié la misère

On a tous bu, chanté, dansé et mangé
Pendant que d’autres se faisaient fusillés
On a même du mal aujourd’hui à digérer
Alors que d’autres ont faim à en crever

Mais sans remord aujourd’hui tout le monde dort
Le temps de penser est mort, ça demande trop d’effort
On préfère se regarder le nombril, et se remplir la panse
On se fou des elles et ils tant que le je avance

C’est sûrement hypocrite car j’ai trinqué aussi
Mais c’est quand je suis ivre que j’oublie cette folie
C’est quand je me sens vivre que je crois à la vie
Quand je n’y croirai plus, ce sera de l’euthanasie

Bonne année de tracas de fracas et de misère
Bonne santé de tabac d’alcool et de grippe aviaire
Retrouvons le chemin, prenons la bonne route
On veut tous le bien, ça ne fait aucun doute
Serrons nous les mains même si tout seul on va plus vite
Redevenons humain ensemble on va plus loin…

 

 

En tête à Tête

Au grès du temps, du sablier
Au grès de ma route parsemée
Je rentre enfin dans ce cimetière
Il est comme si c’était hier

Sauf qu’aujourd’hui nous n’sommes que deux
Et sauf qu’aujourd’hui il pleut
Enfin il y a moi et mon père
Ou plutôt l’urne funéraire
Avec dessus un vieux portrait
Qui me ressemble trait pour trait
Datant de quand il vivait
En noir et blanc ça fait plus vrai

Aucune fleur, elles ont fane
Personne ne vient les arroser
Ça donne même l’envie d’y pisser
Tellement c’est triste à en crever

Au-dessus il y a une p’tite croix
J’espère qu’il ne la voit pas
Aucun Jésus-Christ dans son monde
Il doit s’retourner dans sa tombe.

Bon ben voilà, en tête à tête
Ca fait des lustres, j’reste un peu bête
Ton répondant n’est plus en vogue
J’vais donc te faire un monologue

Mais dans ma tête, j’veux pas passer
Pour un idiot qui parle au marbre
Surtout qu’il y a le jardinier
Qui m’espionne derrière un arbre

Ne m’demande pas pourquoi j’suis la
Même moi je crois que j’en sais rien
Disons juste que j’passais par la
Et que je me suis juste dis « tiens… »

N’y vois pas un quelconque besoin
En plus je n’suis pas du matin
Et je n’vis pas dans l’souvenir
Je préfère m’occuper d’l’avenir

Je vais t’épargner le refrain
De demander si tout va bien
Mais a vrai dire j’sais pas quoi dire
J’ai même jamais su trop quoi t’dire

Alors j’vais essayer d’meubler
Ça passera l’temps du jardinier
Et puis j’peux dire n’importe quoi
Elle m’impressionne pas ta croix

Au fait hier j’ai vu ton père
Il est un peu diminue
Mais sinon il n’a pas changé
Il est juste un peu plus fier

De voir ses arrières-p’tits marmots
Même s’il oublie quelques prénoms
Même s’il ne trouve pas tous les mots
En bout de table il reste patron

Sinon j’vais pas te parler d’moi
Tu n’mérites pas cette prétention
Et t’as qu’à m’poser la question
Ah non c’est vrai tu ne peux pas…

Tes cendres ne sont même pas là
On les a jeté avec Clea
C’était un jour sur une jetée
C’était au loin sur les rochers

C’était beau a en chialer
C’était de la poussière d’étoile
Qui servait à nous envoler
Vers une vie bien méritée

Ok d’accord tu veux savoir
Ce que l’fiston a dans le bide
Et bien je vais te laisser voir
Un mélange d’amour et d’morbide

Par contre pour une fois j’vais me taire
M’agenouiller dans ce cimetière
Pour que tu sente mon cœur battre
Ou plutôt se battre et combattre

Sens le parfum de mes enfants
Qui circule dans mon sang
Qui me font exploser les veines
Et refleurir tes chrysanthèmes

Qui transforme tout ton cimetière
En le plus beau des sanctuaires
Ou il t’y fera bon rêver
Même s’il y a toujours l’jardinier

Attend j’ai envie de pisser
Je vais arroser quelques croix
Pour qu’un Dieu puisse se réveiller
Et me voir lui lever mon doigt

Je vais m’asseoir sur une tombe
Je vais me descendre quelques bières
Faire une sieste dans les catacombes
Et je trinquerai avec mon père

En souvenir de ces années
Ou il y avait de quoi rêver
De quoi rebaptiser le monde
Loin de penser à cette tombe

Tu entends cette musique ?
On dirait qu’elle vient d’en bas
Ou bien plutôt de l’au-delà
Elle a un air un peu biblique

Elle vient pour te rappeler
Qu’il est l’heure pour moi d’ rentrer
Et puis pour toi de retourner
Dans tes siècles d’éternité